Mais où se dirige le tennis? Entre la traditionnelle Coupe Davis piétinée par son organisateur le footballeur Gérard Piqué, totalement vidée de tout ce qui faisait son charme, la Coupe du Monde organisée par l’ATP pour lutter justement contre la nouvelle Coupe Davis, les nouveaux super tie-breaks en Grands Chelems, les expérimentations de règles lors des Next Gen Finals ou de l’Adria Tour, les financiers du tennis ont l’air de vouloir changer ses règles à tous prix!

Bien sûr il faut savoir évoluer, lorsque l’on voit les joueuses des années 1900 jouer en robes longues et chapeaux ou certaines vieilles raquettes en métal on se dit que le progrès a vraiment du bon, mais globalement au fil du temps et malgré les améliorations techniques ou vestimentaires, les règles sont restées peu ou prou les mêmes, nous procurant du suspense et des surprises. Nous ne vivrons sans doute plus jamais de 5e set aussi dingues que l’interminable Mahut-Isner…

Regardez l’UTS (Ultimate Tennis Showdown), parodie de tennis pour gamers imaginée par un Patrick Mouratoglou toujours aussi avide de gloire médiatique… avec pour but avoué de coller au diktat des médias modernes: format court, durée prévisible, cible ado, voyeurisme avec le coaching en direct, interviews en court de match, cartes bonus/malus pour faire jeu vidéo, nouveaux angles caméras davantage POV, sobriquets attribués aux joueurs pour faire « Marvel »… Sous prétexte que les audiences TV s’érodent, les joueurs vont passer de sportifs individuels méritants à marionnettes dans un spectacle un peu pathétique. Le pire c’est que Mouratoglou trouvera toujours des joueurs prêts à faire les guignols… mais à 58 minutes le match pas trop fatiguant avec sans doute un bon cachet à la clé et moins de risques de blessures, pourquoi s’en priveraient-ils?

Les droits TV (ou abonnements internet dans le cas de l’UTS) sont la mine d’or à exploiter, et l’on se dirige certainement vers un morcellement des compétitions entre canaux privés (à la manière du foot, ou un afficionado doit s’abonner à plein de chaînes s’il souhaite suivre tous les championnats). L’argument des instances tennistiques est que les téléspectateurs, pauvres petits choux, se désintéressent car regarder un match de tennis c’est trop long et pas pratique parce que qu’on ne sait pas à quelle heure ça va finir.
Si effectivement érosion de l’audience il y a, c’est surtout que le tennis sort des chaînes publiques, que le discours des joueurs est de plus en plus lisse et soumis aux sponsors. Et avouons-le, la domination du Big 3 ces dernières années n’arrange pas les choses, pour les non-passionnés ça ne sert à rien de regarder vu que ce sont toujours les mêmes qui gagnent!

Souhaitons que le tennis résiste et reste ce beau spectacle qui nous fait vibrer, qu’il se ré-invente par petites touches intelligentes, comme par exemple le Hawk Eye, les 20 secondes au service, les travellings en spidercam ou la réflexion actuelle pour que les ramasseurs de balles n’aient plus à apporter leurs linges dégueulasses aux joueurs (mais que ces derniers les portent tous seuls comme des grands), sans devenir une machine à fric Marvel dirigée par des businessmen! Pour cela il faudrait en premier lieu que les joueurs.euses (et leur Conseil respectifs) prennent un peu plus leurs responsabilités, ils sont les garants de la tradition.

Ultimate Tennis Showdown UTS

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