Déconstruire les clichés du tennis

Les clichés du tennis, bien que parfois ancrés dans l’imaginaire collectif, méritent d’être examinés de plus près afin de révéler toute leur complexité et leur nuance. Le tennis, sport prestigieux et souvent médiatisé, est sujet à de nombreux préjugés.

Les joueuses de tennis sont inférieures aux hommes

Un des clichés du tennis les plus tenaces est celui de l’infériorité des joueuses de tennis par rapport à leurs homologues masculins. Certes, sur le plan physique, les hommes présentent généralement une plus grande force brute. Cependant, les joueuses de tennis sont dotées d’une intelligence tactique et d’une habileté technique tout aussi impressionnantes que celles des hommes. Des championnes moins physiques comme Simona Halep ou Iga Swiatek ont démontré à maintes reprises leur domination sur le court, faisant preuve d’une résilience mentale et d’une détermination à toute épreuve. À cet égard, la deuxième séquence du deepfake avec Emma Raducanu prenant sa revanche sur un Roger Federer ultra macho est joussive
Par contre, contrairement à une idée reçue, les femmes ne sont pas moins sujettes aux blessures de par leur souplesse naturelle. En réalité, la médecine a démontré qu’elles sont jusqu’à cinq fois plus susceptibles de se blesser aux ligaments du genou que les hommes, du fait de leur constitution moins musculeuse dans les articulations (voir article)

Les hommes en tennis sont davantage bourrins

Un des clichés du tennis répandus est celui de la supposée « brutalité » des joueurs de tennis, opposée à la finesse et à la grâce des joueuses. Cette vision simpliste du jeu ne rend pas justice à la diversité des styles et des approches qui caractérisent le tennis moderne.
Au fil des décennies, le tennis masculin a évolué pour intégrer davantage de subtilité et de variété. Des joueurs comme Roger Federer ou Novak Djokovic ont démontré que la puissance brute n’est pas le seul élément nécessaire à la réussite sur le court. De même, des athlètes féminines telles que Naomi Osaka ou Serena Williams ont fait preuve d’une force physique impressionnante, repoussant les limites du jeu féminin. Ainsi, l’idée que les hommes jouent de manière plus « bourrine » que les femmes ne correspond plus à la réalité du tennis moderne. Dans le deepfake, ce cliché est illustré par par un Holger Rune tous pecs dehors, et un Carlos Alcaraz en brute stupide.

Le tennis professionnel est un sport de coincé.e.s

Le circuit pro est souvent perçu comme un univers feutré et guindé, où les joueurs et les joueuses se plient à un code de conduite strict et prévisible. Derrière les interviews formatées et les comportements lisses sur le court se cachent pourtant des individualités plus complexes. Si le fair-play et le respect des conventions font partie intégrante du tennis professionnel, notamment hélas pour se formater au business du sponsoring omniprésent, cela n’empêche pas les joueurs et les joueuses de s’affirmer dans leur singularité, que ce soit sur les réseaux sociaux, ou dans des moments plus privés. Et pour les spectateurs, le circuit tennistique inclut encore heureusement bon nombre de personnalités fortes et/ou drôles qui osent s’affirmer haut et fort tous azimuts. Et ça ne date pas d’hier: jadis Jimmy Connors, Henri Leconte, John McEnroe ou Yannick Noah nous ont régalés, aujourd’hui des Alexander Bublik, Holger Rune ou Ben Shelton préfigurent la relève des «tronches» qui ne laissent personne indifférent. Un petit clin d’oeil à Henri Leconte et son charmant humour est glissé dans la dernière séquence du deepfake.

Ces deepfakes existent aussi en versions doublées en français (liens externes Youtube):

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