L’enfance de Roger Federer commence dans la banlieue de Bâle, plus précisément à Münchenstein, dans une petite maison mitoyenne. Il y a Robert, le papa un brin discret, et bien sûr Lynette, la maman aux origines sud-africaines. Roger a une soeur aînée, la petite Diana.
Nous sommes en 1985, Roger a 4 ans et il arrive déjà renvoyer plus de vingt fois la balle, lorsqu’il joue au club de tennis de l’entreprise Ciba à Allschwill.
Doué pour le tennis déjà, mais aussi pour tous les sports de raquette (tennis de table, badminton…), il fait preuve de beaucoup d’énergie (hyperactivité?), mais également de caractère: le petit est criseux, impatient, insolent et ne supporte pas la défaite. L’enfance de Roger Federer n’est pas des plus sereines…

4 ans plus tard, dans le Tennis Club Old Boys, un vieil entraîneur tchèque, Adolf Kacovsky, constate la faculté d’apprentissage inouïe du petit Roger et trouve un arrangement avec le club pour financer des courts privés. Les progrès techniques sont alors exponentiels, même si le mauvais caractère est pour l’instant volontairement ignoré. A 8 ans, Roger Federer aurait dit à ce coach «Tu as vu ça? Avec ce coup, je vais gagner Wimbledon!». Il se vantait régulièrement d’être sûr de devenir no 1 mondial un jour, ce qui ne le rendait pas très populaire parmi les juniors du club, dont faisait partie Marco Chiudinelli, futur joueur pro helvétique qui restera toujours un ami proche.

Plutôt mauvais en tournoi les premières années, il devient enfin champion de Suisse en 1993, à Bellinzone, après une révélation: lorsqu’il y a un problème il faut l’analyser, chercher une solution, la mettre en pratique puis passer à l’étape suivante. Toute sa vie il reproduira ce cycle, à l’instar de Rafael Nadal, afin de toujours progresser et rester compétitif dans un contexte changeant, quitte à changer radicalement de style ou matériel lorsque c’est nécessaire.

Ses idoles sont alors Boris Becker, puis Stefan Edberg. A 14 ans il prend le risque de quitter Bâle au profit d’une structure sport-étude à Ecublens, en Suisse romande; son nouveau coach est Peter Carter, un Australien plus psychologue qui prend Roger sous son aile bienveillante. L’année suivante il commence à travailler aussi avec le préparateur physique Pierre Paganini, un vrai génie précurseur qui l’accompagnera durant toute sa carrière, et l’aidera à planifier ses choix sur le circuit.

Roger a 15 ans, toujours son caractère de cochon, enchaîne les looks improbables, on commence à l’interviewer dans les médias, et il décroche ses premiers petits contrats de sponsoring (Nike). Un an plus tard, encouragé par ses parents qui se sacrifient pour lui (Lynette augmente son taux de travail pour financer les voyages et Robert refuse des postes afin de pouvoir suivre son ado sur le circuit) Roger se lance dans le grand bain, le circuit professionnel. Ses adversaires mieux classés de l’époque décrivent un jeune Federer très (trop?) confiant et relâché, sûr de gagner. Mais les résultats ne suivent pas forcément. Le caractère de cochon, lui, et toujours bien présent. Roger prend du gallon au fil du temps, et réussit à finir l’année 1999 au 64e rang mondial, avec la fierté de ne plus avoir besoin du soutien financier de ses parents.

Roger est maigrichon, casse encore ses raquettes, mais continue de traviller très dur pour s’étoffer. Début 2000 il se dégotte un entraîneur suédois, Peter Lundgren, qui devient plus un pote qu’un coach sévère. Lundgren est néanmoins compétent et aiguille le jeune Roger sur la bonne filière: les résultats se font plus réguliers, et quelques mois plus tard, à 19 ans, il est déjà 25e mondial. Il atteint ici la demi-finale, là la finale, rentre dans l’équipe suisse de Coupe Davis.
Le 2 juillet 2001 à Wimbledon il bat son idole de toujours, l’indéboulonnable Pete Sampras, mais se fait ratatiner au tour suivant. Il entre dans le top 10, mais échoue d’entrée à Roland-Garros et Wimbledon. Il y a un sentiment d’inachevé, de frustration chez Roger. Puis le drame: en août 2002, il apprend avec émotion la mort accidentelle de Peter Carter, son coach d’antan.

Ce décès sera l’étincelle qui va rendre Federer adulte, moins nonchalent. Dès lors il adoptera ce calme qu’on lui connaît, cette concentration et ce relâchement notoires. Il n’a plus qu’on objectif: réussir… comme pour rendre Peter Carter fier de lui.
Cette mue amène Roger Federer à gagner Wimbledon en juillet 2003, 18 ans après avoir prédit enfant qu’il le ferait, et ainsi ouvrir le compteur de son légendaire palmarès en Grand Chelem…

Le 15 septembre 2022 il annonce sa retraite et boucle la boucle avec 20 tournois du Grand Chelem remportés, 103 titres ATP, 6 Masters, une médaille d’or olympique en double, et 310 semaines à la place de no 1. Et surtout question classe il est à noter qu’aux ATP Awards Roger Federer a gagné 13 fois le prix du joueur le plus fairplay depuis 2004, et a été élu 18 années consécutives « joueur préféré des fans » depuis 2003.

Enfance de Roger Federer

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