Lleyton Hewitt la grenouille? Certainement pas! L’Australien Lleyton, s’il devait être un animal, serait à l’image de la faune de son pays: dangereux, imprévisible et sans peur. Facochère, requin blanc ou crocodile, Hewitt était tout à la fois.

Durant sa carrière professionnelle, de 1998 à 2016, le joueur d’Adélaïde a remporté 30 titres en simple sur le circuit ATP, dont l’US Open en 2001, Wimbledon en 2002 ainsi que les Masters lors de ces deux saisons. Ancien no 1 mondial, il a aussi gagné la Coupe Davis en 1999 et 2003 avec l’équipe d’Australie dont il est devenu le capitaine en 2016, ainsi que plusieurs titres en double.

Mais au-delà de ce superbe palmarès, les amateurs de tennis retiendront avant toute chose sa combattivité. Un vrai serpent taïpan ce Lleyton, il combattait avec la même hargne constante qu’il mène 5-0 ou soit mené l’inverse. Considéré comme le meilleur retourneur de sa génération il était une sorte de taureau de Manacor version australienne, toujours à l’attaque vers l’avant, rarement fatigué, toujours très énergique pendant ou entre les points. Son jeu de jambes exceptionnel lui permettait d’aller chercher des balles inaccessibles, et son revers, capable de tous les angles et variations, était très solide: même lorsqu’un adversaire le pilonnait il tenait bon et renversait souvent le point. Lleyton était réputé pour son faible taux de fautes directes et pour sa haute précision. Sa vivacité, sa prise de balle précoce et son sens du jeu faisaient des merveilles principalement sur dur et gazon… ses matches contre un certain Roger Federer sont devenus des classiques!

Hewitt était magnifique à regarder jouer, même dans la défaite. Surtout dans la défaite diront certains, car il était une merveilleuse incarnation d’abnégation et d’énergie. Rafael Nadal et David Ferrer l’ont cité comme modèle de force mentale, excusez du peu.
Mais à l’instar d’Andy Roddick, David Nalbandian et tant d’autres joueurs, il eut la malchance d’arriver sur le circuit alors que Roger Federer et Rafael Nadal (puis Novak Djokovic et Andy Murray) succèdaient à Pete Sampras et Andre Agassi. Il a fait partie de ces sacrifiés qui avaient perpétuellement ce plafond de verre au-dessus d’eux, qu’on a surnommé le fameux « Big Four » au fil du temps.

Malgré cette position inconfortable et son manque de puissance en coup droit, il est parvenu à tirer son épingle du jeu et chercher avec les dents de grands titres, parfois même contre ces géants du Big Four!

Preuve en est son intronisation au Hall of Fame, ou Temple de la Renommée, en juillet 2022, qui a enfin officialisé son statut. Qu’on se le dise ce n’est pas Lleyton Hewitt la grenouille mais Lleyton Hewitt le Mad Max australien! A cette occasion il déclare «Je me sens chanceux d’avoir pu jouer dans différentes générations. J’ai pu me retrouver sur le même terrain que les héros que j’admirais, comme Andre Agassi et Pete Sampras, puis affronter trois des plus grands joueurs que notre sport ait jamais connus : Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic.». Quelle belle humilité… mais nous on se sent chanceux de l’avoir vu jouer!

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